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Les Quatre Cents Coups est un film français, premier long-métrage réalisé par François Truffaut, sorti le 3 juin 1959 en France.


L'auteur[]

Né en 1932 à Paris, François Truffaut enfant admire sa mère, mais elle ne le supporte pas, et l'oblige souvent à se taire. Il apprendra plus tard, que son père officiel n'est pas son père biologique. Avec son camarade Robert Lachenay, il sèche fréquemment l'école pour le cinéma et adore les livres. Dès l'âge de 14 ans et demi, il quitte volontairement l'école et exerce des "petits métiers" : garçon de course, soudeur à l'acétylène... Après un chagrin d'amour, il s'engage dans l'armée dont il désertera vite, ce qui lui vaudra la prison.
Il a eu la chance de rencontrer André Bazin, militant actif de la cause cinématographique, qui jouera un rôle de père et le fera travailler. Il devient vite célèbre par ses articles virulents contre le cinéma français et réalise deux courts métrages. En 1958, il tourne son premier long métrage, Les Quatre cents coups, qui sera un énorme succès.

Synopsis[]

Largement autobiographique, le film raconte l'enfance difficile d'Antoine Doinel, interprété par Jean-Pierre Léaud, ses relations avec ses parents, ses petits larcins qui lui vaudront d'être enfermé dans un centre pour mineurs délinquants.

À la fin des années 50, Antoine Doinel, douze ans, vit à Paris entre une mère peu aimante et un beau-père futile. En butte à un professeur de français autoritaire et injuste, il passe avec son camarade René, de l'école buissonnière au mensonge. Puis c'est la fugue, le vol d'une machine à écrire et le commissariat. Ses parents, ne voulant plus de lui, le confient à l'Éducation surveillée. Un juge pour enfants le place alors dans un Centre d'observation où on le prive même de la visite de son ami René. Profitant d'une partie de football, Antoine s'évade. Poursuivi, il court à travers la campagne jusqu'à la mer et se retourne vers la caméra.

La spirale dans laquelle le jeune Doinel, de la simple distraction dans la classe à l'enfermement dans un centre de l'Éducation surveillée, est décrite avec sensibilité mais aussi avec fermeté. Elle est rendue d'autant plus touchante que le film montre parallèlement la constante bonne volonté maladroite du héros. Impossible de ne pas s'identifier à Antoine Doinel, avec lequel l'enfant acteur débutant, Jean-Pierre Léaud, semble se confondre totalement. Le désarroi affectif et la fuite en avant de l'adolescent sont de toutes les époques et de tous les pays.


Fiche technique[]

  • Titre : Les Quatre Cents Coups
  • Réalisation : François Truffaut
  • Scénario : François Truffaut
  • Adaptation et dialogues : François Truffaut et Marcel Moussy
  • Production : François Truffaut Les films du Carrosse, SEDIF (France)
  • Sociétés de production : Les Films du Carrosse et S.E.D.I.F.
  • Musique : Jean Constantin
  • Photographie : Henri Decae
  • Montage : Marie-Josèphe Yoyotte
  • Assistant réalisation : Philippe de Broca
  • Pays d'origine : France
  • Format : Noir et blanc - 2,35:1 (Dyaliscope) - Mono - 35 mm
  • Genre : comédie dramatique
  • Durée : 1h33
  • Date de sortie : 11 octobre 1959 (France)
  • Tous publics

Distribution[]

  • Jean-Pierre Léaud : Antoine Doinel
  • Claire Maurier : Gilberte Doinel (la mère)
  • Albert Rémy : Julien Doinel (le beau-père)
  • Patrick Auffay : René Bigey (le copain)
  • Guy Decomble : (petite feuille)
  • Georges Flamant : M. Bigey
  • Richard Kanayan : élève hirsute
  • Bernard Abbou : Abbou
  • François Nocher : délinquant
  • Daniel Couturier : Bertrand Mauricet
  • Renaud Fontanarosa : enfant
  • Michel Girard : enfant
  • Henry/Serge Moati : enfant
  • Jean-François Bourguignon : enfant
  • Michel Lesignas : enfant
  • Robert Beauvais : directeur école
  • Jacques Monod : commissaire
  • Claude Mansard : juge pour enfants
  • Pierre Repp : professeur d'anglais
  • Henri Virlojeux : gardien
  • Marius Laurey : inspecteur Cabanel
  • Luc Andrieux : professeur de gym
  • Yvonne Claudie : Mme Bigey
  • Jeanne Moreau: femme au chien
  • Jean-Claude Brialy : dragueur
  • Christian Brocard
  • Bouchon.
  • Laure Paillette : commère
  • Louise Chevalier : commère
  • François Truffaut : homme à la fête foraine
  • Philippe De Broca : homme à la fête foraine
  • Jacques Demy : policier au commissariat
  • Charles Bitsch : policier au commissariat
  • Jean Douchet : amant de Gilberte
  • Jean-Luc Godard : voix
  • Jacques Audiberti
  • Jean Constantin
  • Jacques Doniol-Valcoze
  • Marianne Girard
  • Simone Jollivet
  • Jacques Laurent

Autour du film[]

  • Premier film de ce qui fut la Nouvelle vague, son succès révélera Truffaut au grand public. Il tournera par la suite Antoine et Colette, dans le film à sketches l'Amour à vingt ans, en 1962, Baisers volés (l'amour entre Antoine Doinel et Christine Darbon alias Claude Jade) en 1968, Domicile conjugal (la vie conjugale de Christine et Antoine) en 1970 et l'Amour en fuite (le divorce d'Antoine et Christine) en 1979, qui constitueront les Aventures d'Antoine Doinel, héros récurrent qui sera toujours interprété par Jean-Pierre Léaud.
  • Son titre est repris de l'expression populaire « faire les 400 coups », faire toutes les bêtises possibles.
  • Le 19 octobre 2004, à l'occasion des 20 ans de la disparition de François Truffaut, le film ressort en salle, dans une version restaurée.

Les années 50[]

Le tournage des Quatre cents coups (10 novembre 1958- 3 janvier 1959) coïncide avec la chute de la IVe République et la naissance de la Ve, dont le général de Gaulle devient président le 21 décembre. La réputation de faiblesse de la IVe République engluée dans la guerre d'Algérie, ne doit pas faire oublier la croissance économique et la modernisation du pays. Le logement reste le point noir. En 1959, on dénombre plus de 350 000 taudis, 41% de logements sans poste d'eau, 73% sans WC individuel et près de 90% sans douche ou baignoire. L'enseignement est obligatoire jusqu'à l'âge de 14 ans, et les classes sont surchargées. Ne vont en 6éme que les élèves qui réussissent l'examen d'entrée. De 1948 à 1959, le nombre d'élèves dans le secondaire a doublé, mais reste beaucoup plus faible qu'aujour'hui, le nombre de bacheliers passant à peine le cap des 40 000 en 1956.

40 000 fugues par an[]

Chaque année en France, près de 40 000 parents signalent au commissariat la fugue de leur enfant. Ces fugues sont de courte durée, et très souvent le fugueur rentre de lui-même. Lorsque la police retrouve le fugueur ou qu'épuisé, il pousse lui-même la porte d'un commissariat ou d'un centre tel que Paris Ados Services, commence un délicat travail de médiation avec le représentant légal. La plupart du temps le mineur est remis à sa famille. Lorsque la Brigade de Protection des Mineurs craint que la fugue ne cache un problème plus grave, le procureur de la République est saisi. La fugue naît d'une pousée d'angoisse. Cet acte, souvent disproportionné par rapport à ses causes (la dispute avec les parents, une mauvaise note...), permet de prendre de la distance vis-à-vis des tensions internes... La fugue peut aussi servir à vérifier le degré d'attachement qu'éprouve les parents pour leur enfant.

L'Éducation surveillée[]

L'Éduaction surveillée est chargée depuis 1945 de s'occuper des mineurs délinquants. À l'époque des Quatre cents coups, Centres d'observation et Institutuions publiques d'éducation surveillée, sont des internats à gros effectif. Discipline militaire, paternalisme, autoritarisme, sport, préparation aux métiers manuels, caractérisent ces centres. Actuellement, des foyers axés sur l'action éducative en milieu ouvert, sont animés par des équipes d'éducateurs, professeurs d'enseignement technique, psychologues et psychiatres, chargés d'aider les jeunes délinquants et leurs familles. Depuis quelques mois, ont été créés des CER (Centres Éducatifs Renforcés) et des CPI (Centres de Placement Immédiat), pour répondre à une demande des mineurs délinquants.

Commentaire[]

La mise en scène des Quatre cents coups est volontairement simple. Elle repose sur des oppositions.

Deux types d'espace d'abord : celui du petit appartement familial où il est obligé de dormir dans l'entrée ; au contraire, l'espace des rues de Paris, rendu encore plus large par l'utilisation du format CinemaScope, qui représente la liberté, l'épanouissement.

L'immobilité et le mouvement ensuite : à l'école, à la maison, puis au commissariat, il n'a pas le droit de bouger; en revanche, dans les rues de Paris avec son copain René, ou près de la mer, à la fin du film, il peut donner libre cours à son besoin de mouvement. Antoine aspire au mouvement, à la liberté, comme l'exprime bien la scène du "rotor" dans la fête foraine où la force centrifuge lui permet d'échapper à la pesanteur. Là, comme dans la vie, il faut bien revenir sur terre, dans la réalité. L'espace se réduit autour de Doinel jusqu'au centre d'observation, avant un dernier élan, figé interrogative au dernier plan.

Récompenses[]

  • Festival de Cannes 1959 : Grand prix de la mise en scène
  • Grand prix Fémina Belge du cinéma
  • Prix du festival mondial d'Acapulco
  • Prix Joseph Burstyn du meilleur film étranger
  • Prix du meilleur film étranger décerné par la critique new-yorkaise
  • Prix Méliès 1959

Voir aussi[]

bn:লে কাত্র্ সঁ কু he:400 המלקות hu:Négyszáz csapás it:I quattrocento colpi pt:Les 400 coups sv:De 400 slagen tr:400 Darbe zh:四百擊 --Selmou (d) 10 février 2008 à 02:52 (CET)

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