Les Triplettes de Belleville est un film d'animation français, belge et québécois réalisé par Sylvain Chomet en 2003.
Synopsis[]
Le film commence par un spectacle de variété, mettant en scène 3 chanteuses (encore jeunes), les Triplettes de Belleville. En France, Mme Souza élève son petit-fils, Champion, jeune garçon triste et orphelin.
Pour distraire Champion, sa grand-mère lui achète d'abord un chien, Bruno. Ensuite, comme le chien ne parvient pas à le dérider, elle lui achète un train électrique. Peine perdue, le garçon est toujours aussi mélancolique. Finalement, en rangeant la chambre de Champion, Madame Souza découvre un livre avec des photos de cyclistes. Elle décide donc de lui acheter un tricycle et, l'enfant se révélant enfin passionné par quelque chose, après quelques années d'entrainement, il concourt sur les routes du Tour de France.
Néanmoins, Champion se retrouve à la traine, épuisé, et se fait enlever par de mystérieux hommes tout de noir vêtus qui l'emmènent, ainsi que deux autres concurrents, de l'autre côté de l'Atlantique. Pour retrouver son petit-fils, Madame Souza n'hésite pas à traverser l'Océan sur un pédalo jusqu'à la lointaine Belleville.
Arrivée aux États-Unis, elle se retrouve sans le sou mais fait la rencontre (en musique et en chanson) de trois vieilles dames, les Triplettes de Belleville. Les Triplettes emmènent Madame Souza dans leur appartement, puis la font participer à un de leur spectacle en tant que musicienne. Pendant ce spectacle, Mme Souza aperçoit des membres de la Mafia Française, qui ressemblent étrangement aux hommes qui ont enlevé Champion. Aidée par les Triplettes, elles parvient à les suivre et à libérer son petit-fils après une course-poursuite homérique.
Critique[]
Egratignant Mickey au détour d’un faire-valoir comique, Les Triplettes de Belleville évoque immanquablement la patte artisanale des premiers Disney. Les tonalités ocre du Tour de France, les pavés bleutés en clair obscur n’ont rien à envier à l’ère Wolfgang Reitherman. L’animation impeccable et les ondulations de crayonnés cohabitent harmonieusement avec les rouleaux numériques d’un mémorable voyage en pédalo. Version corrosive des bonnes fées de La Belle au bois dormant, les triplettes louent un modeste deux-pièces dans une bicoque de prostituées, et dédient leur musée personnel à un impressionnant amoncellement de trésors.
Chomet développe à travers ses héros obsessionnels un fétichisme de la collection et du souvenir: Champion et ses coupures de presse soigneusement triées, le salon des musiciennes célébrant le Tati de Jour de fête et des Vacances de Monsieur Hulot. Le meilleur des Triplettes réside dans la méticulosité de ces recherches formelles et les rituels intrigants qui rythment une histoire à peine dialoguée. Les jeux de poulie aidant à l’entraînement de Champion et la démultiplication des figures symétriques participent à cette folie du détail.
Sylvain Chomet décline un pittoresque poétique mettant à l’honneur les vedettes en perdition et les grands-mères retraitées. Mais surtout une personnalité unique face à la toute-puissance du nombre et d'une armée de sosies: Madame Souza, ange gardien au pied bot prête aux extravagances les plus intrépides pour le bonheur de son chérubin. Alors que le préambule laisse supposer une intrigue penchée sur la carrière prometteuse du petit garçon, le film ne fait que dévier de sa course initiale. L’attention de Chomet se détourne très vite de son champion aux yeux globuleux.
Les Triplettes de Belleville propose moins une enquête policière qu’un regard attendri sur la fin d’une époque, celle de Joséphine Baker, de Charles Trénet ou de Django Reinhardt, autant de mythes entrevus par le biais de la lucarne. Sensible aux métamorphoses architecturales, le cinéaste observe l’avancée des machines et s’amuse à marier David et Goliath. Le pédalo contre le paquebot, le petit coureur métallique contre le train express, le véhicule de fortune contre une armée de rolls.
Moins féroce que la satire sociale de ses bandes dessinées, le long métrage recense les petits riens essentiels. Sans chercher la performance à tous crins, Sylvain Chomet explore son propre rêve hollywoodien avant de retrouver la place douillette du spectateur
Distribution (voix)[]
- Jean-Claude Donda
- Michel Robin
- Monica Viegas
Fiche technique[]
- Titre : Les Triplettes de Belleville
- Réalisation : Sylvain Chomet
- Scénario : Sylvain Chomet d'après sa bande dessinée.
- Producteur : Viviane Vanfleteren ; Régis Ghezelbash & Colin Rose
- Production : Prod. Champion (Canada), Vivifilm (Belgique), France 3 Cinéma (France)
- Musique originale : Benoît Charest
- Montage : Chantal Colibert Brunner
- Chef décorateur : Thierry Million
- Animation et effets visuels : Pieter Van Houte
- Film belge, canadien et français
- Genre : animation, comédie
- Durée : 80 minutes
- Date de sortie : 11 juin 2003