Niels Arestrup , acteur français né en 1949 à Montreuil-sous-Bois et mort le 1er décembre 2024 à Ville-d'Avray, aussi réalisateur, scénariste, directeur de théâtre, metteur en scène et producteur français.
Biographie[]
Issu d'une famille modeste, Niels Arestrup est le fils unique d'un père danois, Knud Arestrup, et d'une mère bretonne, originaire de Lorient, Yvonne Turmel. Knud Arestrup a fui le Danemark durant la Seconde Guerre mondiale à la suite de l'invasion du pays par l'armée allemande. Niels Arestrup a dix ans lorsque son père est muté à Corbeil-Essonnes. La famille emménage alors dans une cité HLM d'Évry. Enfant unique et solitaire, il découvre la vie en collectivité et commence à faire l'école buissonnière. Il rate le baccalauréat en 1968 et enchaîne les petits boulots. En 1973, lorsque la célèbre chanteuse soviétique Raïssa Vassilieva visite la France, elle présente Niels au réalisateur Samy Pavel. Plus tard, celui-ci l'invite à jouer dans son film Miss O'Gynie et les Hommes fleurs. Le film est le premier dans la carrière d'Arestrup. En parallèle, il s'inscrit au cours de Tania Balachova, qu'il a découverte à la télévision. Il commence une carrière au théâtre, qu'il va poursuivre tout en apparaissant de plus en plus sur les petit et grand écrans. Le débutant accumule les seconds rôles dans un cinéma d'auteur (Claude Lelouch, Si c'était à refaire), souvent confidentiel (Chantal Akerman, Jeanne Moreau, Frank Cassenti, Edgardo Cozarinsky, plus tard Fabio Carpi). Sans jamais abandonner le théâtre, il se construit une carrière atypique faite de seconds rôles et de personnages ambigus (La Dérobade de Daniel Duval, La Femme flic d'Yves Boisset), tourne dans des longs métrages suisses , et n'hésite pas à endosser des rôles de salauds (Les Loups entre eux de José Giovanni en 1985, La Rumba en 1986). À la télévision, il obtient rapidement des premiers rôles, notamment dans des adaptations littéraires (Arthur Schnitzler, Frank Wedekind, Maurice Maeterlinck), s'imposant dès 1979 en héros romantique de la mini-série historique Le Tourbillon des jours, avec Yolande Folliot. Plus tard, il participe aussi à des adaptations signées Hubert Monteilhet, Michel Déon ou encore Madeleine Chapsal (pour La Femme abandonnée, mise en scène par Édouard Molinaro ; ce dernier l'avait déjà dirigé dans deux adaptations de Stefan Zweig, dont La Ruelle au clair de lune (Niels Arestrup en partage la vedette avec Marthe Keller et Michel Piccoli)). En 1984, il est la vedette de Lorfou, un épisode de la série Série noire et qui lui permet de retrouver Daniel Duval. En février 2016, il tient l'un des rôles principaux dans la série télévisée Baron noir, de Ziad Doueiri et avec Kad Merad et Anna Mouglalis. Au milieu des années 1980, des réalisateurs de cinéma lui confient enfin des rôles principaux mais dans des films qui ne sont pas de grands succès populaires pouvant faire de lui une vedette de premier plan. S'il continue à apparaître davantage sur scène et sur le petit écran, il a cependant pour partenaires au cinéma Christine Boisson (à trois reprises, notamment en 1981 dans Seuls de Francis Reusser et dans Du blues dans la tête d'Hervé Palud, dont il a coécrit le scénario), Ornella Muti et Hanna Schygulla, dont il est l'amant dans le couple à trois du Futur est femme de Marco Ferreri (1984), Isabelle Huppert dans Signé Charlotte de Caroline Huppert (1985), ou la star américaine Glenn Close dans La Tentation de Vénus d'István Szabó (1991), où il incarne un chef d'orchestre hongrois aux prises avec l'Opéra de Paris. En 2005, De battre mon cœur s'est arrêté de Jacques Audiard, face à Romain Duris, annonce la reconnaissance à venir : sa prestation de père perfide, bourgeois et complexe, fut saluée par le César du meilleur acteur dans un second rôle. Niels Arestrup retrouve Audiard pour Un prophète, en 2009, qui le consacre enfin sur grand écran : il y campe le personnage de César Luciani, parrain de la mafia corse qui garde le contrôle sur ses affaires depuis sa cellule de prison, et remporte pour ce rôle un second César. Parallèlement, l'acteur s'illustre dans des films tels que Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel, Le Rainbow Warrior de Pierre Boutron, ou L'Affaire Farewell, en patron des services secrets français, œuvres conformes à ses critères d'exigence. En 2007, le comédien a écrit et dirigé Le Candidat (2007), drame politique qu'il interprète face à Yvan Attal. En 2013, il retrouve l'univers du pouvoir face à Thierry Lhermitte dans Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier : son interprétation de Claude Maupas, directeur de cabinet flegmatique et cauteleux du ministre des Affaires étrangères, lui vaut un troisième César du meilleur second rôle. |
Filmographie[]
- 1974 : Miss O'Gynie et les hommes fleurs de Samy Pavel : Yves
- 1974 : Stavisky d'Alain Resnais : Rudolph, le secrétaire de Trotski
- 1974 : Je, tu, il, elle [zw] de Chantal Akerman [zw] : le camionneur
- 1976 : Lumière de Jeanne Moreau : Nano
- 1976 : Si c'était à refaire de Claude Lelouch : Henri Lanot
- 1976 : Le Grand Soir de Francis Reusser : Léon
- 1976 : Demain les mômes de Jean Pourtalé : Philippe
- 1977 : Les Apprentis Sorciers d'Edgardo Cozarinsky : Danton
- 1977 : Plus ça va, moins ça va de Michel Vianey : Vincent
- 1978 : La Chanson de Roland de Frank Cassenti : le commerçant/Oton
- 1979 : La Dérobade de Daniel Duval : André
- 1980 : La Femme flic de Yves Boisset : Dominique Allier
- 1981 : Du blues dans la tête de Hervé Palud : Dan
- 1981 : Seuls de Francis Reusser : Jean
- 1984 : Le futur est femme (Il futuro è donna) de Marco Ferreri : Gordon
- 1985 : Signé Charlotte de Caroline Huppert: Mathieu
- 1985 : Diesel de Robert Kramer: Nelson
- 1985 : Les Loups entre eux de José Giovanni : Mike
- 1986 : Le Goûter chez Niels de Didier Martiny (court métrage) : Niels
- 1987 : La Rumba de Roger Hanin : Le commissaire Detaix
- 1987 : Barbablù, Barbablù de Fabio Carpi : Gastone
- 1987 : Charlie Dingo de Gilles Béhat : William
- 1987 : Doux amer de Franck Appréderis : Jean
- 1988 : Ville étrangère de Didier Goldschmidt : Gregor Keuschnig
- 1991 : La Tentation de Vénus de István Szabó (Meeting Venus) : Zoltan Szanto
- 1994 : Délit mineur de Francis Girod : Claude
- 1998 : Rewind de Sergio Gobbi : Fabrice Rivail
- 1999 : Le Pique-nique de Lulu Kreutz de Didier Martiny : Jascha Steg
- 2002 : Une affaire privée de Guillaume Nicloux : Le père de Rachel
- 2002 : Parlez-moi d'amour de Sophie Marceau : Richard
- 2005 : De battre mon cœur s'est arrêté de Jacques Audiard : Robert Seyr
- 2006 : Les Fragments d'Antonin de Gabriel Le Bomin : Professeur Lantier
- 2007 : Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel : Roussin
- 2007 : La Part animale de Sébastien Jaudeau : Henri Chaumier
- 2009 : Un prophète de Jacques Audiard : César Luciani
- 2009 : L'Affaire Farewell de Christian Carion : Vallier
- 2010 : Elle s'appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner : Jules Dufaure
- 2010 : L'Homme qui voulait vivre sa vie d'Éric Lartigau : Bartholomé
- 2010 : Je n'ai rien oublié de Bruno Chiche : Thomas
- 2011 : Tu seras mon fils de Gilles Legrand : Paul de Marseul
- 2011 : Cheval de guerre (War Horse) de Steven Spielberg : Grand-père
- 2012 : À perdre la raison de Joachim Lafosse : docteur André Pinget
- 2013 : Quai d'Orsay, Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier : Claude Maupas
- 2014 : La Dune de Yossi Aviram : Ruben
- 2014 : 96 Heures de Frédéric Schoendoerffer : Kancel
- 2014 : Diplomatie de Volker Schlöndorff : le général Dietrich von Choltitz
- 2015 : Papa Lumière d'Ada Loueilh : Jacques
- 2015 : Vue sur mer (By The Sea) d'Angelina Jolie : Michel, le patron du bar
- 2017 : Retour à Montauk de Volker Schlöndorff : Walter
- 2017 : Au revoir là-haut d'Albert Dupontel : Marcel Péricourt
- 2018 : At Eternity's Gate de Julian Schnabel : un malade
- 2020 : Villa Caprice de Bernard Stora : Luc Germon
- 2022 : Divertimento de Marie-Castille Mention-Schaar : Sergiu Celibidache
Distinctions
- 2006 : César du meilleur acteur dans un second rôle pour De battre mon cœur s'est arrêté
- 2010 : César du meilleur acteur dans un second rôle pour Un prophète
- 2014 : César du meilleur acteur dans un second rôle pour Quai d'Orsay
Je, tu, il, elle, 1974, de Chantal Akerman |
Un prophète, 2009, de Jacques Audiard |