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Un toast pour mademoiselle (Ojosan kampai), film japonais de Keisuke Kinoshita, sorti en 1949

Analyse critique[]

Keizô est un garagiste épanoui dans son travail et assez riche, mais toujours célibataire. Ses voisins bien attentionnés organisent une rencontre avec Yasuko, une jeune femme issue de la petite noblesse, elle parle français et anglais, joue du piano. Mais elle est un peu désargentée malgré sa bonne tenue. Keizô ne semble pas vouloir s'embarrasser d'une femme mais dès qu'il la voit, même si elle a la tête baissée, c'est le coup de foudre immédiat. Le père de Yasuko est en prison pour une petite question d'argent, elle a l'air un peu timide, et puis d'un autre monde aussi, mais ils se donnent trois mois pour mieux se connaître. Elle l'emmène voir un spectacle de danse classique et lui, semble très ému, il l'emmène à un combat de boxe et montre ses capacités à faire du air boxing. Yasuko n'est très démonstrative, mais elle sourit mignonnement dans son coin, compatit. Ces deux-là, quoique de milieux différents, sont faits pour construire progressivement leur petite complicité.

Mais tout ne va pas pour le mieux, il n'a pas l'impression, d’après lui, d'être au niveau car il ne connaît rien à la musique classique, il confond Chopin et Beethoven, mais surtout il la sent un peu froide à son égard. Elle avoue qu'elle avait un fiancé, qu’il est mort en revenant de Mandchourie et que depuis son cœur est sec comme une graine, mais qui ne demande sans doute qu'à être arrosée. Keizô tergiverse, continue de se torturer l'âme et l'on sent que cet amour risque malgré tout bel et bien de ne pas réussir.

Certaines scènes sont sublimes et témoignent de la dextérité du réalisateur pour contourner la censure pudibonde du Japon d'après-guerre, comme quand Yasuko, passionnée, embrasse à pleine bouche le gant de Keizô, qui est alors bouleversé par ce geste fugace et passionné. Le chemin vers l'amour est tortueux. Il leur faudra discourir sur l'argent, à la fois relativiser et reconnaître son importance, il leur faudra encore prendre du temps pour se mettre sentimentalement au diapason, évacuer les problèmes familiaux, gérer la famille de Yasuko, surtout sa mère, gérer le frère de Keizô. Mais surtout il leur faudra un jour prendre leur responsabilité, tout se jouera, sur un coup de dé, dans la dernière minute et la musique tendrement lyrique du frère de Kinoshita.

Distribution[]

  • Shûji Sano : Keizô Ishizu
  • Setsuko Hara : Yasuko Ikeda
  • Sugisaku Aoyama : Le grand-père
  • Fusako Fujima : La grand-mère
  • Yasushi Nagata : Le père
  • Chieko Higashiyama : La mère

Fiche technique[]

  • Titre original : Ojosan kampai
  • Réalisation : Keisuke Kinoshita
  • Scénario : Kaneto Shindô
  • Production : Takashi Koide
  • Musique : Chûji Kinoshita
  • Images : Hiroshi Kusuda
  • Montage : Yoshi Sugihara , Shizuko Ôsawa
  • Durée : 89 minutes
  • Date de sortie : 9 mars 1949
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Category:Film japonais Category:Film sorti en 1949

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